Rivages
Revue annuelle de l’ACF en ECA
Rivages est la revue annuelle de l’ACF en ECA. Vous y trouverez les conférences, les travaux de cartels ou encore les actes des colloques qui ont marqué notre région.
Rivages est en vente au prix de 14 €.
Vous pouvez vous le procurer à la librairie lors de nos événements ou par mail: acfeneca.librairie@gmail.com
Boussoles lacaniennes
Rivages n° 30 - Septembre 2023
« Boussoles lacaniennes », titre du trentième numéro de Rivages, invite à sortir des sentiers battus sans craindre de s’égarer grâce à l’éclairage des textes d’orientation qui composent ce numéro. Les « Boussoles lacaniennes » montrent une direction, celle de la singularité.
Anaëlle Lebovits-Quenehen nous convie à suivre le cheminement de sa réflexion qui noue honte et pudeur pour en faire deux vertus en contrepoint de l’exhibition et de l’errance des sujets déboussolés de notre époque. Francesca Biagi-Chai, dans la ligne du thème de notre colloque « Au risque de la folie », dresse un état des lieux de la psychiatrie, faisant état des débris du grand édifice de la psychiatrie à l’aune de la pente à la dépathologisation. Clotilde Leguil nous offre un éclairage sur la question de l’interprétation, cet acte qui marque le corps et cible la jouissance. Si un consentement est nécessaire à l’analysant pour avancer sur le chemin obscur de son inconscient, l’analyste se fait quant à lui le « témoin ». « Une école, quelle nécessité pour la psychanalyse ? », titre de la rentrée des cartels a mis à l’honneur l’étude, l’enseignement et la transmission de la psychanalyse lacanienne. Dominique Corpelet, propose que « se mettre à l’École de Lacan » c’est « se faire les élèves des textes et apprendre à lire […] le moyen pour se mettre à l’école de la rigueur de Lacan et de son désir de savoir et de transmettre. »
Stéphanie Haug
Subjectivités dans l'époque
Rivages n° 29 - Octobre 2022
Lacan invitait l'analyste à "rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque 1". Tel sera l'enjeu de ce nouveau numéro de Rivages. L'ensemble des textes qui y sont publiés offrent un éclairage sur la pratique analytique intrinsèquement liée à la civilisation et aux formes contemporaines que prend son malaise.
Les travaux de notre colloque "Addiction généralisée" nous engagent d'emblée dans une clinique du parlêtre. Ce thème, déplié théoriquement et cliniquement, trouve son point d'orgue dans une subversion produite par notre invitée, Marie-Hélène Brousse: l'addiction la plus généralisée, c'est le sens. A l'heure où les affirmations identitaires se multiplient emportant les individus, parfois même malgré eux, vers l'illusion que le moi est maître en sa demeure, il s'agira dans une analyse de faire exister le sujet dans son lien à la parole et à la jouissance du corps. Ce numéro sera bien celui du parlêtre ! Les Grandes Assises Virtuelles Internationales de l'AMP, qui se sont déroulées cette année, ont justement interrogé cette dimension à partir de la célèbre - et dérangeante - assertion de Lacan: La femme n'existe pas. Différents textes, produits dans le cadre de notre séminaire interne, a-bordent la figure de la Dame et la dimension de l'amour pour cerner ce qu'il en est Du féminin dans la littérature. Parole et écriture y sont convoquées.
La dernière partie de ce numéro regroupe quatre conférences qui proposent, chacune, une interprétation des symptômes de l'époque. Hélène Bonnaud interroge les "refus scolaires" à partir du nouage borroméen. Eric Zuliani met en lien "l'impasse sexuelle" avec la démultiplication des identités sexuelles de notre temps. Dès lors quel enjeu pour la pratique ? Véronique Voruz abordera cela à partir de la dimension du temps dans l'analyse tandis que Philippe De Georges fera une mise au point sur notre praxis analytique au XXIe siècle.
Isabelle ORRADO
1 Lacan J., "Fonction et champ de la parole et du langage", Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p.321.
Figures de l'étranger
Rivages Spécial - Mai 2022
L’Europe et sa démocratie sont en danger. Depuis plusieurs années, la montée des partis d’extrême droite fait trembler notre vieux continent et aujourd’hui c’est la guerre qui est à sa porte. L’étranger et les figures qu’il emprunte représentent un enjeu sociétal, politique et clinique. C’est dans ce contexte que s’est tenu à Nice, le 5 mars 2022, un Forum Campus Psy : « L’Autre, cet étranger ».
De nos jours, la haine apparaît de façon ouverte et semble même parfois avoir texture de lien social lorsqu’elle est prise dans des discours promus comme « nouveaux ». Pourtant, elle est une passion de l’être observée et étudiée de longue date. Dès Malaise dans la civilisation, Freud interrogeait ce qui peut pousser des peuples à se haïr. L’Autre qui angoisse est avant tout celui qui est en soi, indice d’une jouissance opaque et étrangère qui est mienne mais dont je ne veux rien savoir. Cette jouissance, je la hais autant qu’elle m’effraie et, à l’occasion, je la projette sur l’Autre qui devient cet étranger, catalyseur de mouvements ségrégatifs.
Dans ce numéro Spécial de Rivages, vous découvrirez des textes d’orientation qui éclairent les mécanismes à l’œuvre dans notre actualité du mal et qui constituent une boussole clinique. L’accueil et la prise en charge de migrants sont ici présentés à partir de l’expérience de différentes institutions de notre région. Chacune d’elle appelle à l’invention. Camilo Ramírez – psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne et auteur de l’ouvrage Haine et pulsion de mort au XXIe siècle. Ce que la psychanalyse en dit – fut notre invité. Il reprend, pour nous, sa conférence et en tire un texte inédit : « “Le grand remplacement” : percée d’une ségrégation à ciel ouvert ».
Ce numéro sera aussi l’occasion d’un voyage. Quatre artistes plasticiens ont accepté de nous parler de leur travail traitant de l’étranger. Votre lecture sera ainsi ponctuée par des reproductions de leurs œuvres, invitation à faire escale sur la rive du réel.
Isabelle ORRADO
Effractions sexuelles
Rivages n°28 – Octobre 2021
C’est un « Éloge du consentement » que propose Philippe De Georges en ouverture de ce nouveau numéro de Rivages, soulignant la place privilégiée de l’amour, formidable trouvaille des parlêtres pour que la jouissance se fasse désir. Sans négliger que l’amour flirte parfois avec la haine et la mort, il en précise la nécessité pour consentir, et révèle combien cette Bejahung peut mener à un grand oui à la vie.
Aimer, consentir, céder, autant de signifiants interrogés en tous sens, au regard d’une question qui, avec l’ouvrage de Vanessa Springora Le consentement1, paru en 2020, s’est fait indice de l’époque. Cette année, les travaux du colloque de l’ACF en Estérel-Côte d’Azur, « Les traumatismes sexuels », se sont noués à ceux de l’École pour ses 50e Journées, « Attentat sexuel ». Au fil des pages se dessine un parcours précis autour de ce nouage, notamment grâce à l’apport précieux de Clotilde Leguil.
Aborder le trauma, les effractions sexuelles, met sur la voie du réel. Freud en avait dégagé une approche construite : événement, fixation, après-coup, dont les travaux de cartel préparatoires au colloque, mais aussi ceux du Séminaire des échanges avec Véronique Voruz sur le temps, rendent compte. Lacan nous a conduits au-delà, vers le traumatisme de la langue et l’impossible à dire. « La jouissance dont nous parlons n’a d’autre signe, dans l’analyse, que le silence de l’analysant, et il ne rompt ce silence que pour le rendre d’autant plus manifeste.2 »
Rompre le silence, cerner l’entour de ce qui ne peut se dire pour permettre que se lise la rencontre avec l’innommable3, telle est la visée de ce numéro.
Annie ARDISSON
[1] Springora V., Le consentement, Paris, Grasset, 2020.
[2] Miller J.-A., « Le mot qui blesse », La Cause freudienne, no 72, novembre 2009, p. 136.
[3] Cf. Bonnaud H., « Dire l’indicible », posté le 29 mai 2020 sur le Blog des J50, disponible sur internet.
L'Autre cet étranger
Rivages n°27 – Octobre 2020
Ce numéro débute par une question : « L’Autre ? », posée et dépliée par Laurent Dupont lors du colloque annuel de l’ACF en Estérel-Côte d’Azur, sur le thème « Ségrégations, haines et désir de l’analyste ».
Courte, simple, au premier abord, cette question s’est déployée dans de multiples directions. L’Autre c’est ce qui n’est pas moi, celui qui n’a pas la même jouissance que moi… Mais aussi avec quels signifiants se représente-t-on aux yeux de l’Autre ? Comment se distribuent la haine, la haine de soi, la haine de l’autre et aussi bien l’amour, dont Lacan nous a bien dit, à l’issue de son Séminaire Encore, qu’il débouche sur la haine ?
La clinique, bien présente dans ce numéro 27 de Rivages, illustre particulièrement ces points, comme les conférences qui se sont tenues dans notre région cette année.
L’Autre, cet étranger, est au cœur du sujet. C’est la question du féminin, de l’Autre jouissance, qui vient capitonner cette trajectoire, comme les J49 « Femmes en psychanalyse » cette année de travail.
C’était avant que le coronavirus envahisse nos vies, nos préoccupations, le monde entier et aussi la clinique. Place est faite alors à l’invention, parole est donnée aux cliniciens qui s’orientent de la psychanalyse lacanienne dans diverses institutions. Chacun peut témoigner d’une première tentative de traitement de cette irruption d’un réel d’un nouveau genre avec lequel nous nous débattons toujours, la pandémie. Nos vies ont été changées, notre liberté entravée, nos modes de jouissance coupés, mais reste aux parlêtres que nous sommes la possibilité d’en parler, l’opportunité de bien dire. Ce numéro a tenu à s’en faire le porte-parole.
Annie Ardisson
Féminité & Politique
Rivages n°26 – Octobre 2019
À l’heure où l’existence de la psychanalyse est un enjeu épistémique et politique, ce numéro 26 du bulletin de l’ACF Estérel-Côte d’Azur, Rivages, sous le titre « Féminité & Politique », apporte sa contribution aux débats d’aujourd’hui sur la féminité telle que la psychanalyse a pu l’aborder depuis l’invention freudienne. Lacan, dépassant la question initiée par Freud : « Que veut la femme ? », a ouvert une voie nouvelle, offrant des perspectives inédites qui mettent en lumière la jouissance supplémentaire propre à la position féminine – véritable bouleversement de ce qui ne s’ordonnait jusqu’alors que de la jouissance phallique.
Dans ce numéro, les conférences de trois Analystes de l’École (AE), Dalila Arpin, Clotilde Leguil et Laurent Dupont, illustrent, avec la singularité qui leur est propre, ce qu’est une analyse menée jusqu’à la passe que l’on soit homme ou femme. La question de la féminité a fait l’objet du colloque de l’ACF-ECA sous le titre : « La part féminine des êtres parlants ». Clotilde Leguil, dans sa conférence, a éclairé la façon dont la question de la féminité s’est jouée, pour elle, entre lumière et opacité, découvrant la jouissance, comme expérience d’un réel qui ne peut se dire sauf à se réduire à une « lettre suspendue ».
Vous trouverez également des textes qui mettent l’accent sur la dimension politique de l’engagement des analystes dans les grands débats de l’époque : témoignages des Forums qui se sont déroulés en Europe ces deux dernières années mais aussi productions d’un cartel sur « Psychanalyse & politique ». Enfin, Rivages vous mènera sur les rives de « L’adolescence, un nom du désordre », conférence de Sophie Marret-Maleval, psychanalyste et membre de l’ECF qui vient, tel un point d’orgue, nous rappeler que la psychanalyse ne recule pas devant les embrouilles des parlêtres à tous les âges de la vie.
Chantal Bonneau
Avec les autistes
Rivages n°25 – Octobre 2018
Les textes réunis dans ce n°25 de Rivages, bulletin de l’ACF – Estérel-Côte d’Azur, témoignent de la détermination des auteurs à se situer dans le vif des problèmes cruciaux pour la psychanalyse lacanienne d’aujourd’hui.
Le colloque de l’ACF-ECA du 7 octobre 2017, « Avec les autistes », est un témoignage paradigmatique de la façon dont les analystes s’engagent dans un questionnement, jamais clos, pour avancer dans une approche théorique et clinique de l’autisme. La conférence de Myriam Chérel sur « Ce que l’Affinity therapy nous enseigne » a apporté un regard nouveau sur l’autisme.
Le cartel, dans sa force, sa variété, montre ici son extrême pertinence, que ce soit pour interroger « la formation de l’analyste », ou réfléchir sur les psychoses ordinaires qui sont devenues, grâce aux travaux de Jacques-Alain Miller, un axe essentiel de notre réflexion sur la psychose aujourd’hui – Ce fut d’ailleurs le thème du congrès de l’AMP à Barcelone en avril 2018.
Enfin, dans la dernière partie de ce numéro, la parole a été laissée aux adolescents lors d’un après-midi du CIEN-CEREDA, qui annonçait déjà la Journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant de 2019, avec la conférence de Philippe Lacadée : « La violence chez le jeune : symptôme ou pas ? ». Une question qui permet de s’écarter de la grande route balisée des idées reçues pour aller, avec ce non-savoir, vers ceux qui ont quelque chose à nous apprendre quand on les rencontre au un par un, dans leur absolue singularité.
Voilà un numéro de Rivages engagé, multiple, avec à l’horizon le désir de continuer à faire vivre la psychanalyse lacanienne dans notre région niçoise !
Chantal Bonneau
Aujourd’hui la psychanalyse
Rivages n°24 – Octobre 2017
Ce numéro de Rivages, qui a pour mission de présenter les travaux de l’ACF Estérel-Côte d’Azur de l’année 2017, se trouve marqué par l’attentat du 14 juillet qui a frappé Nice.
Il débute par les travaux de notre colloque « Aujourd’hui, la guerre » dont nous avions choisi et préparé le thème bien avant cette sinistre soirée de juillet. On remarquera le tact avec lequel cette question a été traitée, au-delà de l’atroce coïncidence qu’elle comportait, et l’on a pu apercevoir l’importance que la psychanalyse accordait au traitement possible des affrontements contemporains.
C’est ainsi que deux axes de réflexion ont croisé l’événement : d’une part la question de l’autorité et d’autre part celle de la formation du psychanalyste. Autant de jalons qui montrent que la psychanalyse est toujours en nécessité de renouveler ses coordonnées.
Nous trouvons ici ce qui a motivé le choix du titre de ce numéro « Aujourd’hui, la psychanalyse ».
Gilbert Jannot
Ceci est mon corps
Rivages n°23 – Octobre 2016
Le corps parlant chez le psychanalyste
Le dernier enseignement de Lacan substitue à l’inconscient freudien, qui relève de la logique pure, celui de corps parlant, un inconscient de pure jouissance, sur lequel Jacques-Alain Miller nous a mis au travail depuis deux ans. Pas si simple de concevoir l’inconscient et le corps parlant comme un seul et même réel1, même si cet outil conceptuel s’avère être à la mesure de la clinique contemporaine et de son sujet, qui « se voudrait réconcilié avec ses modes de jouissance2 ».
À l’effort de penser la clinique à la lumière de ces réflexions sur le « corps parlant », ses « nouages », ses « impasses », ses « inventions », ses « restes », son « angoisse », son « réel »… se conjoignent ici nombre de travaux sur la formation du psychanalyste et la passe, donc.
La position du psychanalyste a toujours été et reste de creuser un trou dans le savoir ; l’acte analytique ne se décide pas mais il se démontre. S’orienter du réel et de la jouissance ne veut pas dire « trop se presser à serrer le réel3 », énonce Guy Briole lors de sa conférence au dernier congrès de l’AMP, nous invitant à être à l’écoute de « l’homme qui parle avec son corps4 », plutôt que de se laisser prendre à la recherche moderne de solution pragmatique. Car « de la vérité seul son mirage est à l’horizon5 ».
Annie Ardisson
[1] Miller J.-A., « De Rio à Barcelone », Conférence prononcée lors du Xe congrès de l’AMP, Rio de Janeiro, le 28 avril 2016, disponible à l’écoute sur le site de l’AMP, wapol.org
[2] Briole G., « Aggiornamento », Conférence prononcée lors du Xe congrès de l’AMP, Rio de Janeiro, le 28 avril 2016, disponible à l’écoute sur le site de l’AMP, wapol.org
[3] Ibid.
[4] Miller J.-A., « De Rio à Barcelone », op. cit.
[5] Briole G., « Aggiornamento », op. cit.
Cause, toujours tu m’intéresses
Rivages n°21 – Octobre 2014
Entrez, entrez dans Rivages par la porte freudienne, et par la Cause lacanienne. Tout analysant, pour formuler sa demande, a un seuil à franchir. Sortant le sujet du « Un », la demande ouvre un vide fécond qui rend possible la série de franchissements par lesquels va progresser l’analyse. « Par l’intermédiaire de la demande, tout le passé s’entrouvre jusqu’au fin fonds de la première enfance. », dit Lacan1. L’écart maintenu par l’analyste entre le sujet et son objet va permettre de dégeler la langue, substituer le savoir inconscient au discours ambiant, la varité à la vérité, l’ab-sens au sens, pour finalement ouvrir accès aux zones de non-sens qui signalent la jouissance indicible. Cause, toujours tu m’intéresses2… Tout comme la métaphore permet de franchir une barre, l’analyse invite à franchir le mur du langage. Localisée par le Bien-Dire, la jouissance ne se laissera saisir que fugitivement, « comme un éclair entre deux portes3 » mais finira par se métonymiser autrement4, de manière plus satisfaisante, avant d’être mise en fonction pour d’autres qui, à leur tour, Là où était le Je, feront advenir la jouissance5.
Entrez, entrez dans ce numéro ! Lui aussi comporte un au-delà, avec un Rivages Spécial publié en même temps, dont vous êtes également invités à franchir le seuil.
Armelle Gaydon
[1] Lacan J., « La direction de la cure », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 617.
[2] Cause, toujours tu m’intéresses était le titre du colloque 2013 de l’ACF dont nous publions les bonnes feuilles dans ce numéro.
[3] Lacan J., Le Séminaire, livre XVI, D’un Autre à l’autre, Paris, Seuil, 2006, p. 293.
[4] Miller J.-A., « L’économie de la jouissance », La Cause freudienne, n° 77, février 2011, Paris, Navarin, p. 163.
[5] Ibid., p. 137.