SECTION CLINIQUE DE NICE
SESSION 2021 - 2022
LES SÉMINAIRES
Séminaire d'Introduction à la Psychanalyse
Ce séminaire pourrait s’intituler : « Tu peux savoir ». Il s’agit en effet de donner accès à qui s’y intéresse à l’atelier du psychanalyste : quels sont ses outils, c’est-à-dire les concepts qui servent à sa pratique ? Quels sont les principes qui régissent celle-ci ? Quelles sont les finalités de cette expérience unique ?
6 séances le mardi soir, de novembre à avril, à 20h30, à Nice. Durée : 1h30
Bulletin d’inscription
Argument de l’Année 2021-2022 : Corps et symptôme
Conversion hystérique, auto-mutilations, anorexie, boulimie, toxicomanies, alcoolisme, impuissance, frigidité, compulsions, dysmorphophobie, hypocondrie, phénomènes psychosomatiques… La liste pourrait encore être longue. La psychanalyse ne considère pas ces manifestations comme des troubles à rééduquer mais comme des symptômes annexant le corps des êtres parlants. Mais alors symptôme de quoi ?
Freud, dans sa rencontre avec l’hystérique, va immédiatement être confronté à un corps qui parle au travers du symptôme. Il est ainsi amené à chercher ce qui permet de relier la psyché et le corps. Une conceptualisation de l’inconscient s’en suit et Freud met en avant les désirs inavouables et refoulés comme processus qui peuvent produire des symptômes qui affectent le corps. C’est le symptôme métaphore. Il possède en lui la trace d'un désir inconscient et s’accroche au corps. Il se trouve alors à l’interface entre deux éléments, conduisant Freud à le placer – dans sa seconde topique – comme compromis entre le ça (lieu des pulsions qui cherchent la satisfaction) et le surmoi (lieu de la morale qui menace de punition).
Lacan fera du symptôme une formation de l’inconscient, en tant qu’il est lié au discours de l’Autre, lieu du langage. Les paroles prononcées par le sujet ou entendues par celui-ci touchent le corps qui peut alors devenir lieu d’un symptôme. Jacques-Alain Miller met en avant la position lacanienne démontrant que « le symptôme est articulé comme un langage, au même titre que l’inconscient, c’est-à-dire fracturé entre signifiant et signifié, sa mension, sa demeure, pouvant être le corps ou la pensée1 ».
Ceci ouvre la voie aux énigmes du corps parlant, au « mystère [qui] porte sur la part imparlable du corps2 ». Ce sont alors le réel et sa jouissance qui sont convoqués dans l’opacité d’un hors sens. Les phénomènes de corps en sont paradigmatiques.
Nous explorerons donc cette année l’ensemble de ces événements et phénomènes de corps qui font symptômes afin d’éclairer leurs logiques respectives. Qu’ils se déchiffrent ou qu’ils fassent énigme, ces maux demandent à être traités au regard de la subjectivité de ceux qui en sont affectés.
[1] Miller J.-A., « En deçà de l’inconscient », La Cause du désir, no91, novembre 2015, p. 97-126.
[2] Borie N., « Les énigmes du corps parlant », texte disponible sur internet.
Le Cercle
Certains participants nous accompagnent depuis longtemps, ce qui a permis de constituer un noyau dur, le Cercle de Nice, où l’on tâche d’aller plus loin, du côté de la recherche et de l’innovation.
Le réseau national du Cercle-Uforca permet la confrontation des travaux. Tous les ans, une rencontre nationale Uforca est organisée, sur le thème de travail des cercles.
Argument de l’Année 2021-2022 : Gender Fluid
À l’époque du « à chacun sa volupté1 », le genre a cessé d’être binaire. À la suite de la « déconstruction » opérée par Judith Butler et plus récemment des éclats de Paul B. Preciado, se répand une rumeur : « À chacun son genre ! », lequel ne saurait être fixé une fois pour toutes et pourrait revêtir une multitude de formes : LGBTQIA – lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers, intersexes et asexuels, acronyme auquel s’ajoute un + qui est la marque d’une infinité de possibles (pansexualité, polyamour, etc.). Que peut nous apprendre la clinique sur ces multiples nuances qui composent la palette des modes de jouir ? Et que nous dit-elle sur le « désir trans » ?
Depuis Freud, nous savons que l’inconscient n’écrit pas la différence des sexes. Lacan, en allant au-delà de l’Œdipe et de la logique phallique binaire élabore l’objet petit a cause de jouissance et donne au féminin une place et une dignité que le « continent noir » freudien ignorait.
Quelle place prend le discours performatif contemporain dans le jeu des identifications et de leur remaniement à la puberté face à la rencontre du réel du sexe ? Comment s’opère l’auto-attribution du genre, à partir de la mise en jeu d’un objet a ?
[1] « Il disait, j’ai toujours 5 ans », interview de Jacques-Alain Miller, Libération, 13 avril 2001, disponible sur internet.
Séminaire de Psychanalyse Appliquée (SPA)
Ce séminaire est ouvert à des participants ayant déjà été inscrits au moins deux fois à la Section clinique et ayant une pratique clinique, libérale ou en institution. On y met au travail l’expérience pratique et les concepts théoriques de la psychanalyse appliquée à la thérapeutique ou aux institutions. Participer au SPA peut permettre d’être consultant au CPCT.
Pour participer au SPA, il faut adresser sa candidature au coordinateur de la section. Le collège enseignant valide les demandes qui lui sont adressées.
Le groupe, composé de huit participants, est animé par deux enseignants. Les participants se réunissent tous les mois durant 3h (2h en semaine et 1h le même samedi que les autres activités de la session). Tout le monde doit s’impliquer par un travail personnel.
Le travail s’articule en trois volets : casuistique, dogmatique et pragmatique.
Volet pragmatique :
Chaque samedi de section, se tient le volet pragmatique qui est une discussion sur la pratique. Des collègues enseignants viennent à tour de rôle parler à partir de leur pratique du thème de l’année. C’est aussi le moment où le SPA a l’occasion d’accueillir en comité restreint, l’invité de la section.
Volet casuistique et dogmatique :
Un lundi par mois (21h - 23h) y est consacré.
La casuistique est l’étude de cas présentés par les participants. La dogmatique est l’étude de textes portant sur le thème de l’année qui sera : « Psychanalyse pure, psychanalyse appliquée et psychothérapie ».
Argument de l’Année 2021-2022 : « Psychanalyse pure, psychanalyse appliquée et psychothérapie1 »
En cette année de reprise du Séminaire de Psychanalyse Appliquée, il nous est apparu essentiel de revenir à son fondement, tenter de cerner ce qu’est la psychanalyse appliquée.
Comme le titre l’indique, elle est du côté de la psychanalyse pure et non du côté de la psychothérapie. À une question de Jacques-Alain Miller portant sur ce qui distingue la psychanalyse de la psychothérapie, Lacan répond dans « Télévision », « La psychothérapie spécule sur le sens, et c’est ce qui fait sa différence d’avec la psychanalyse ». Nous verrons en cours d’année qu’il y a d’autres points de divergence entre psychanalyse appliquée et psychothérapie.
Nous étudierons également les différents domaines d’application de la psychanalyse :
– appliquée à la thérapeutique avec l’importance de soutenir la possibilité d’un travail avec des sujets psychotiques en tenant compte des différences dans le transfert, dans la conduite du travail…
– appliquée à l’enfant, avec une question sur la visée de la psychanalyse qui est peut-être alors plus un travail de peinture que de sculpture.
– appliquée à l’institution avec dans sa version la plus élaborée, ce que Jacques-Alain Miller a nommé « la pratique à plusieurs ».
– ….
[1] Miller J.-A., « Psychanalyse pure, psychanalyse appliquée et psychothérapie », La Cause freudienne, n°48, mai 2001, p. 7-36.

L’ÉGAREMENT
DE NOS
JOUISSANCES