CARTELS 06
Pour un travail d’élaboration soutenue dans un petit groupe
Actifs et en nombre conséquent dans notre région, ces « petits groupes de travail » attestent de la fécondité de la formalisation proposée par Jacques Lacan tout en confortant la visée épistémique que le travail en cartel soutient, versus accès à un « plus de savoir ». À cet égard, les thématiques abordées dans l’ensemble des cartels s’orientant de l’enseignement de Freud et de Lacan sont aussi riches que variées. Ainsi, le travail d’élaboration produit dans le cartel peut avoir souvent pour support la lecture et l’étude des textes et concepts fondamentaux de la psychanalyse, ou soutenir une « recherche à plusieurs » parfois clinique, parfois théorique alors qu’en d’autres occasions, certains de ces cartels se mettent au travail de la préparation de Colloques ou d’Événements.
Localement, la Rentrée des cartels a lieu à l’automne, suivie durant l’année d’une ou deux rencontres inter-cartels ; celles-ci donnant l’occasion à des cartellisants – débutants ou confirmés – de soumettre à un public le « produit » de leur élaboration et aux « cherche-cartels » de trouver d’autres personnes souhaitant travailler avec le support de ce dispositif.
Par ailleurs, pour celles et ceux intéressés par le travail en cartel, il est important de préciser que la pratique clinique, comme le savoir sur la psychanalyse, ne constituent pas le sésame obligé pour prendre place comme cartellisant. C’est plutôt depuis son manque que cette occasion est à saisir, « travaillé » par une question, une impasse de lecture, poussé alors par un désir… de savoir.
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter le délégué aux cartels de notre région :
Annie ARDISSON, acf.dr-eca-cartels@causefreudienne.org
Le principe du cartel
C’est en 1964 que Jacques Lacan, dans son « Acte de fondation1 », présente pour la première fois le principe d’une « élaboration soutenue dans un petit groupe » au service de « l’exécution d’un travail ». Nommant ces groupes « cartels », il attendait du travail de cartel comme celui de « l’École » de restaurer le soc tranchant de la vérité de la psychanalyse2.
Aussi hétérogènes que soient les sujets de travail des cartellisants, l’élaboration que ceux-ci tentent d’en faire durant le temps imparti l’est dans le cadre de ces « petits groupes » dont J. Lacan a spécifié le fonctionnement :
1 – L’« élaboration soutenue dans un petit groupe3 » vise un travail.
2 – Le groupe est composé de « trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure4 ».
3 – Une personne nommée « PLUS UNE » est « chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun5 ».
4 – Pour éviter les « effets de colle6 » la durée du cartel est limitée à un an, renouvelable une fois.
5 – Tout travail « doit avoir son produit […] produit propre à chacun, et non collectif7 ».
6 – La mise à ciel ouvert des résultats attendue par J. Lacan s’effectue de nos jours par le biais de travaux présentés lors de rencontres dédiées aux travaux des cartellisants.
Vous trouverez sur le site de l’École de la Cause freudienne les textes fondamentaux de Jacques Lacan et Jacques-Allain Miller sur le cartel.
Certains textes choisis par la Commission des cartels de l’ECF trouvent leur place dans Cartello, une publication électronique apériodique qui se fait l’écho des travaux élaborés en cartel. Vous pouvez retrouver les différents numéros de Cartello ici.
[1] Lacan J., « Acte de fondation », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 229.
[2] Cf. Lacan J., « Dissolution », Lettre de dissolution de l’École Freudienne de Paris, Guitrancourt, 5 janvier 1980, disponible sur internet.
[3] Lacan J., « Acte de fondation », op. cit., p. 229.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Lacan J., « D’écolage », 11 mars 1980, disponible sur le site de l’ECF (www.causefreudienne.net).
[7] Ibid.